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PGA Members in DRC condemn recent acts of violence in Ituri and call for justice

The region of Ituri has in the recent weeks suffered from numerous exactions committed by armed groups against civilians, including women and children. PGA Members from the Democratic Republic of Congo (DRC) strongly condemn these crimes, ask that the government take all necessary measures to prevent them, and call on the judicial authorities to investigate and prosecute the alleged perpetrators to the full extent of the law.


COMMUNIQUE DE PRESSE N° 01/PGA RDC/04/2020

LES MEMBRES DE PGA EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) DENONCENT LES RECENTS ACTES DE VIOLENCE EN ITURI ET DEMANDENT A LA JUSTICE D’INTERVENIR

Kinshasa – La Haye, 24 avril 2020

Ce jeudi 23 avril 2020, une nouvelle attaque de la Coopérative de développement du Congo (CODECO), qui s’oppose aux forces armées nationales (FARDC), a fait au moins 18 morts, dont des enfants, à Djugu. Cette énième démonstration de violence fait suite aux nombreuses attaques de la CODECO dans la province de l’Ituri, et notamment les territoires de  Djugu et de Mahagi, ces derniers mois, et plus largement au conflit intercommunautaire et aux graves violations des droits humains que subissent les habitants de l’Ituri depuis 2017. Il convient de souligner que les femmes et enfants font partie des groupes les plus touchés par ce conflit.

Bien que le Président Félix Tshisekedi ait déclaré en juillet 2019 que la présence des FARDC à Djugu serait renforcée afin de lutter contre les violences intercommunautaires, les attaques contre les civils ont continué. Des groupes d’auto-défense ont récemment été constitués, ce qui risque de provoquer une escalade des violences.

En septembre dernier, le gouvernement de l’Ituri avait ouvert un dialogue avec la CODECO, mais ce dernier avait conditionné le dépôt des armes à la déclaration d’une amnistie et à l’intégration de ses membres au sein des FARDC.

« Le peuple de l’Ituri a suffisamment souffert. Il appartient au Gouvernement central de prendre toute sa responsabilité et de mettre fin à la commission de graves crimes par des groupes armés, notamment afin d’éviter que la population ne recourt à l’autodéfense, tendance déjà perceptible sur terrain, et d’assurer que ceux et celles qui auraient participé à des atrocités soient amenés devant la justice. Il est également nécessaire de renforcer les capacités et l’effectif des FARDC dans la région, tant pour la prévention que la répression des crimes dont il est question. Ceci tout en s’assurant de la gestion rationnelle des moyens complémentaires qui devraient être fournis aux Forces Armées. A défaut, le cycle infernal de la violence continuera et de nombreuses vies seront perdues » déclare l’Honorable sénateur Alphonse UKECI MUSWA RUNDI, Rapporteur du Caucus des parlementaires de la province de l’Ituri.

Les membres de PGA en RDC se félicitent des arrestations par les forces de l’ordre de membres de la CODECO et d’autres groupes armés. Faisant écho au message de janvier dernier du caucus des députés provinciaux du territoire de Mahagi, ils appellent toutefois la justice congolaise à enquêter sérieusement sur toutes les atrocités commises en Ituri et à s’assurer que les auteurs d’exactions soient poursuivis avec toute la rigueur de la loi.

« Il est de la responsabilité des juridictions congolaises de faire toute la lumière sur les atrocités commises sur notre territoire, et de poursuivre leurs auteurs pour des crimes qui représentent la gravité de leurs actes. En ratifiant le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, la RDC a entièrement souscrit à la lutte contre l’impunité. Nous appelons la Cour pénale internationale à rester vigilante afin de garantir que les victimes de crimes internationaux et de violations graves des droits humains en RDC puissent obtenir justice »pense l’Honorable députée Christelle VUANGA MUKONGO, Présidente de la Commission des droits humains de l’Assemblée nationale et membre de PGA.

Dans sa déclaration du 24 juin 2019, le groupe national de PGA en RDC avait recommandé à la CPI de rester vigilante sur la situation en Ituri et de rappeler dans ses communications publiques que les présumés auteurs des violences pouvant être qualifiées de crimes internationaux ne resteront pas impunis. Eu égard à la nature et gravité des crimes commis, un programme de sensibilisation devrait être mis en place pour informer les populations sur la mission de la CPI pour la prévention et répression des crimes internationaux ainsi que la réparation aux victimes. Il convient de préciser que la CPI a déjà rendu ses verdicts dans les affaires Thomas Lubanga, Germain Katanga, Mathieu Ngudjolo et Bosco Ntaganda. Dans le cadre des affaires Katanga avec un  début timide de réparation et Lubanga , les victimes attendent la mise en œuvre des réparations ordonnées par la CPI et de programmes d’assistance par le Fonds au profit des victimes, même si certaines d’entre elles participent à la procédure de réparation et d’autres en sont exclues. Parmi celles qui sont exclues se trouvent les enfants soldats dans l’affaire Germain Katanga et des milliers d’autres victimes potentielles non identifiées, qui non seulement ne pourront pas bénéficier des programmes d’assistance du Fond au profit des victimes, mais dont les souffrances sont exacerbées à cause de l’insécurité totale provoquée par la résurgence des conflits armés.

Cette surenchère de violences fait suite à de violents conflits, l’épidémie d’Ebola et la nouvelle crise sanitaire causée par l’épidémie de Covid-19, et affecte donc les populations déjà fragilisées de l’Ituri.

« Il est inadmissible que les assaillants de la CODECO utilisent des femmes et des enfants de moins de 15 ans dans les hostilités alors même que la CPI a déjà condamné certains Ituriens pour ces crimes atroces. Je plaide pour l’application stricte des lois de mise en œuvre du Statut de Rome de manière à asseoir une complémentarité de la justice nationale avec la CPI dans la lutte contre l’impunité en RDC. Les victimes et les communautés affectées de l’Ituri en attente des réparation et assistance voient leur situation s’aggraver encore davantage. Il est essentiel que le Fonds au profit des victimes et, plus largement, la communauté internationale se mobilise afin de mettre en œuvre non seulement des programmes d’assistance d’urgence mais également les réparations que les Ituriens attendent depuis plus d’une décennie » renchérit l’Honorable député Emmanuel ADUBANGO ALI, membre de PGA.

Note importante :

L’Action mondiale des parlementaires (Parliamentarians for Global Action, PGA), un réseau international sans but lucratif et non partisan de législateurs engagés, informe et mobilise les parlementaires dans toutes les régions du monde pour défendre les droits humains et l'État de droit, la démocratie, la sécurité humaine, la non-discrimination et l'égalité des sexes.

En RDC, une trentaine de députés nationaux, sénateurs et députés provinciaux au sein de l’actuel Parlement sont membres de PGA. Depuis 2008, les membres de PGA ont réalisé de nombreuses activités et ont notamment contribué de manière significative à l’adoption et la promulgation en 2015 des lois de mise en œuvre du Statut de Rome.



CONTACTS :

Eloi URWODHI UCIBA WABIYIK
Consultant PGA à Kinshasa (RDC)
(+243)819821320, (+243)990903958

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