Par Mme Marie Toussaint, MEP (France)
Les mers et océans sont des espaces aussi précieux que mystérieux. Refuges d’une biodiversité unique au monde, alliés de notre combat contre le changement climatique, nous devons absolument les protéger de la destruction et de l’exploitation.
Déjà aujourd’hui, partout à travers le globe, l’océan est troué de puits de pétrole et de gaz, qui font peser des risques énormes sur le vivant, et sur l’Arctique et l’Antarctique. Mais la course à l’exploitation des ressources et aux profits pourrait bien demain créer une nouvelle industrie en mer...
Cette nouvelle menace, c’est l’émergence, supposément au nom de la transition écologique, d’une industrie minière dans les fonds marins, pour y exploiter les ressources de nickel, de cobalt et d’autres minéraux et métaux.
L’exploitation minière des fonds marins aurait des conséquences dévastatrices pour la biodiversité, menaçant les quelques 250 000 espèces vivantes sous-marines, et les millions qu’il reste encore à découvrir. En retournant les sédiments des fonds marins, l’exploitation minière serait aussi catastrophique pour le climat, libérant des quantités énormes de carbone, et empêchant l’océan de jouer son rôle de ralentisseur du changement climatique, au moment où nous en avons le plus besoin...
Des États, au premier rang desquels la France, ont déjà exprimé leur volonté d’explorer, pour mieux exploiter ensuite, les ressources minières des fonds marins. Pas plus tard que la semaine dernière, le ministère de la Mer français a annoncé le lancement des premières missions d’exploration. Bien sûr, il est nécessaire de développer notre connaissance scientifique sur les océans. Mais ne soyons pas dupes : derrière l’exploration, qui coûte extrêmement cher, se cache surtout la volonté d’Emmanuel Macron de développer une réelle industrie minière en haute mer, et de prendre la part du lion dans la course aux minéraux et aux métaux rare.
Pour protéger les droits du vivant, nous devons à tout prix mettre un terme à cette escalade destructrice avant qu’il ne soit trop tard.
Il est donc de notre devoir, en tant que parlementaires engagés pour la protection de l’océan< et du climat, de nous engager et demander ensemble un moratoire sur l’exploitation des fonds marins.
Nous pouvons obtenir cette victoire. En Septembre 2021, un appel à un tel moratoire a obtenu lors du congrès de l’IUCN le soutient de plus de 80% des États (malheureusement, la France s’est sans surprise abstenue...).
Il faut maintenant passer des promesses aux actes, et c’est souvent là que le bât blesse... alors maintenons la pression pour protéger les fonds marins !