La Journée internationale des droits des femmes, placée sous le thème « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », représente une occasion importante pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des droits des femmes et des filles et les défis auxquels beaucoup d’entre elles sont encore confrontées dans le monde. Cette année, nous célébrons le 30e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et Programme d’action de Beijing, qui a notamment pour objectif d’éliminer « tous les obstacles qui empêchent les femmes de jouer un rôle actif dans tous les domaines de la vie publique et privée en participant pleinement, et sur un pied d’égalité, à la prise de décisions dans les domaines économique, social, culturel et politique ».
Aujourd’hui, l’égalité des genres reste essentielle pour parvenir à des sociétés pacifiques, justes, inclusives et durables. Bien que l’écart entre les genres se réduise dans l’éducation, « aucun pays n’a [à ce jour] adopté toutes les lois nécessaires pour interdire la discrimination, prévenir la violence basée sur le genre, défendre l’égalité des droits dans le mariage et le divorce, garantir l’égalité salariale et fournir un accès complet à la santé sexuelle et reproductive ». Par conséquent, alors qu'il ne reste que cinq ans pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, mettre en œuvre le thème de cette année revient à « ne laisser personne de côté ».
Le thème de cette année fait écho au sort des femmes et des filles afghanes qui, depuis plus de trois ans et suite au retour au pouvoir des talibans, luttent courageusement pour retrouver leur dignité et leurs libertés fondamentales. Les talibans ont systématiquement institutionnalisé la discrimination fondée sur le genre par la mise en œuvre de décrets visant à contrôler tous les aspects de la vie, du corps et de la voix des femmes, tout en dictant leur comportement selon leurs règles, notamment en les empêchant d’accéder à l’enseignement secondaire et supérieur, à l’emploi, à la participation politique et à l’égalité d’accès aux soins de santé. Toutes ces actions sont menées en violation flagrante des obligations de l’Afghanistan en tant que partie aux traités internationaux relatifs aux droits humains. Cette réalité cause une détresse profonde et durable pour les femmes et les filles afghanes qui, incapables d’exercer leurs droits les plus fondamentaux, ont le sentiment que la communauté internationale les a abandonnées.
L’adoption d’approches centrées sur les survivantes et sensibles au genre dans la justice sont essentielles pour mettre fin à l’impunité. Les efforts déployés pour poursuivre les crimes devant la Cour pénale internationale (CPI) et pour tenir l’Afghanistan responsable de ces violations des droits humains devant la Cour internationale de justice (CIJ) (article disponible en anglais) constituent une étape cruciale vers la justice et la réparation pour des millions de victimes afghanes. En outre, l’initiative en cours visant à adopter une convention internationale pour prévenir et punir les crimes contre l’humanité et à inclure la reconnaissance du crime d’apartheid de genre représente une opportunité majeure pour renforcer les mécanismes mondiaux.
Nous devons mettre fin à la guerre systématique et structurelle contre les femmes en Afghanistan et reconnaître le crime d’apartheid de genre en vertu des lois internationales et nationales. Les femmes afghanes ne se battent pas seulement pour elles-mêmes ; nous nous battons pour la justice et une paix durable pour les femmes du monde entier. Pour que toutes les femmes et les filles puissent exercer leurs droits, nous exigeons la justice entre les sexes, l’égalité des droits et l’autonomisation. L’Honorable Fawzia Koofi, membre du Parlement afghan en exil et lauréate du Prix 2024 du défenseur de la démocratie de l'Action mondiale des parlementaires (PGA)
L’Honorable Fawzia Koofi (Afghanistan)
Afghanistan
Les politiques des talibans ne visent pas seulement à effacer les femmes de la société, elles constituent une tentative systématique d’éliminer l’existence des femmes en tant qu’êtres humains libres et égaux. En criminalisant leurs voix, en les privant de leurs droits et en imposant une oppression brutale, les talibans ont institutionnalisé l’apartheid entre les genres. Pourtant, les femmes afghanes refusent d’être réduites au silence. Elles résistent, elles se battent et elles prennent des risques inimaginables – arrestation, torture et exécution – parce que leur liberté n’est pas négociable. La communauté internationale doit faire plus que condamner ; elle doit prendre des mesures décisives pour tenir les talibans responsables et veiller à ce que les femmes afghanes soient au premier plan des processus politiques et judiciaires. L’Honorable Mariam Solaimankhil, membre du Parlement afghan en exil et membre de PGA
L’Honorable Mariam Solaimankhil (Afghanistan)
Afghanistan
« Pour TOUTES les femmes et les filles », il faut agir dans trois domaines : (1) faire progresser les droits fondamentaux des femmes et des filles et lutter contre la violence et la discrimination ; (2) promouvoir l’égalité des genres en s’attaquant aux obstacles systémiques, en démantelant le patriarcat et en transformant les inégalités profondément ancrées ; et (3) favoriser l’autonomisation en garantissant un accès inclusif à l’éducation, à l'emploi, au leadership et aux espaces décisionnels.
Les parlementaires jouent un rôle fondamental dans les progrès réalisés dans ces domaines d’action. En tant que représentant.e.s des citoyens, ils et elles ont la possibilité d’élaborer des programmes nationaux, de travailler avec la société civile pour préserver l’espace civique et de veiller à ce que leurs systèmes juridiques respectent l’égalité, l’inclusion et la justice.
Les parlementaires membres de PGA défendent les droits, l’égalité et l’autonomisation des femmes et des filles dans le monde entier.
Au Belize, les parlementaires ont réussi à relever l'âge légal du mariage (disponible en anglais), renforçant ainsi la protection des enfants.
Le relèvement de l’âge minimum du mariage à 18 ans est une étape cruciale pour garantir l’égalité des genres au Belize. En mettant fin au mariage des enfants, nous protégeons les droits des filles, nous leur donnons les moyens de poursuivre leurs études et de saisir les opportunités qui se présentent à elles, et nous brisons les cycles de pauvreté et d’inégalité. Cette décision réaffirme notre engagement à construire un avenir où chaque fille a la chance de réaliser son plein potentiel, sans coercition ni discrimination. L’Honorable Valerie Woods, Présidente de la Chambre des représentants du Belize et membre du Comité exécutif de PGA
L’Honorable Valerie Woods (Belize)
Présidente de la Chambre des représentants du Belize et membre du Comité exécutif de PGA
En Argentine, les parlementaires ont pris des mesures pour accroître la participation politique des femmes dans les institutions publiques.
Garantir une représentation égale en politique est fondamental pour établir une démocratie forte. En Argentine, nous avons fait des progrès significatifs avec les lois sur la parité des genres, mais la véritable égalité nécessite un engagement continu. Nous devons continuer à renforcer les politiques qui permettent aux femmes de se présenter aux élections, de participer à la prise de décision et de façonner l’avenir de notre pays. Un Congrès qui reflète les voix de l’ensemble de son peuple est un Congrès qui offre de meilleurs résultats pour tous. Margarita Stolbizer, députée argentine, membre du Comité exécutif de PGA
Margarita Stolbizer (Argentine)
Argentine
En Ouganda, les parlementaires s’opposent à la montée de l’homophobie, reconnaissant que l’inclusion des femmes signifie également l’inclusion des femmes lesbiennes, bisexuelles, transgenres et intersexuées.
La montée de l’homophobie menace les principes fondamentaux des droits humains, de la dignité et de l’égalité pour tous les Ougandais.es. Personne ne devrait vivre dans la peur à cause de qui il/elle est ou de qui il/elle aime. En tant que dirigeant.e.s, nous avons le devoir de faire respecter la justice et de protéger chaque citoyen.ne contre la discrimination et la violence. Une société qui respecte la diversité est plus forte. Nous devons nous opposer à la haine et œuvrer pour un pays où chacun est traité avec équité, respect et humanité. L’Honorable Fox Odoi, président du Comité des droits humains de l’Ouganda et membre de PGA
L’Honorable Fox Odoi (Ouganda)
Ouganda