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Mobiliser les parlementaires en tant que défenseur.e.s des droits humains, de la démocratie et d’un monde durable.

Escalade de la violence en RDC : PGA appelle à la mise en œuvre du principe de responsabilité

Drapeau de la République démocratique du Congo. Crédit photo : Pexels.
Drapeau de la République démocratique du Congo. Crédit photo : Pexels.
Genève / La Haye / Kinshasa


PGA exprime sa profonde préoccupation face à l’escalade actuelle de la violence dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et à ses effets dévastateurs sur la population civile, exposée à des atrocités depuis bien trop longtemps. Elle adresse en particulier ses messages de solidarité à ses membres parlementaires dans le pays ainsi qu’aux organisations partenaires de la société civile, qui réalisent un travail essentiel pour la défense des droits humains malgré les graves menaces qui pèsent sur leurs vies et leur travail, alors qu’ils et elles sont la cible d’attaques de plus en plus fréquentes.

La violence armée et les conflits causent d’immenses souffrances depuis plus de 30 ans en RDC, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi que dans la région de l’Ituri, où environ une centaine de groupes armés sèment la terreur. En novembre 2021, les combats entre le Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces armées de la RDC ont repris après huit ans d’inactivité, entraînant des atrocités présumées contre les civils, notamment des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires, des mauvais traitements, des enlèvements, des recrutements forcés (y compris d’enfants soldats), des déplacements forcés et l’usage du viol comme arme de guerre. Les femmes et les filles sont particulièrement touchées (disponible en anglais), subissant des violences qui causent des traumatismes physiques et psychologiques durables. PGA condamne ces atrocités présumées avec la plus grande fermeté et appelle à une action urgente pour garantir la justice et la reddition des comptes au bénéfice des survivant·e·s.

Toutes les réponses à cette crise doivent placer les victimes et les survivant·e·s de ces crimes graves au centre des efforts de justice et des interventions humanitaires. Des mesures urgentes doivent être prises pour protéger les civils, fournir une aide humanitaire essentielle, ainsi qu’un soutien et une protection aux défenseur·e·s des droits humains. Nous soulignons également la nécessité d’une approche sensible au genre, en tenant compte des besoins spécifiques des femmes et des filles, notamment l’accès aux soins médicaux, au soutien psychosocial et à une assistance juridique.

 

  • Hon. Christelle Vuanga, membre de PGA (RDC)

La population de la République démocratique du Congo a enduré des souffrances inimaginables pendant bien trop longtemps. Nous devons briser le cycle de l’impunité et veiller à ce que les responsables de crimes de guerre et de violences sexuelles soient traduits en justice. Les femmes et les filles, qui ont été les plus touchées par ce conflit, ne doivent pas être laissées pour compte – elles doivent être pleinement impliquées dans tout processus de paix et de reconstruction post-conflit. La communauté internationale doit aller au-delà des déclarations et fournir un soutien concret et une solidarité envers la République démocratique du Congo, en prenant des mesures décisives pour protéger les civils, soutenir les survivant·e·s et œuvrer pour une paix juste et durable. Nous ne pouvons pas permettre à cette crise de s’aggraver davantage – des vies sont en jeu et une action urgente est nécessaire dès maintenant.

- Hon. Christelle Vuanga, membre de PGA (RDC)


La mise en œuvre du principe de responsabilité reste un pilier essentiel pour s’attaquer aux causes profondes de ce conflit. La lutte contre l’impunité en RDC a progressé depuis le premier pas franchi en 2004, lorsque le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête à la suite d’un premier renvoi des autorités congolaises pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans le cadre du conflit armé depuis le 1er juillet 2002. Depuis, sept mandats d’arrêt publics ont été émis et trois condamnations ont été prononcées (contre M. Thomas Lubanga Dyilo, M. Germain Katanga et M. Bosco Ntaganda). En 2023, la RDC a soumis un deuxième renvoi, concernant des crimes présumés commis au Nord-Kivu depuis le 1er janvier 2022, ce qui a conduit le Bureau du Procureur à reprendre ses efforts d’enquête dans le pays, en mettant particulièrement l’accent sur les crimes présumés commis dans cette province depuis janvier 2022.

Si PGA salue cette avancée, elle appelle également la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour soutenir les mécanismes de reddition des comptes, notamment en collectant, consolidant, préservant et analysant les preuves des violations, et en garantissant aux survivant·e·s un accès à la justice.

PGA exhorte également toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits humains. La violence en cours ne doit pas être autorisée à s’intensifier davantage, au risque d’aggraver les souffrances de la population congolaise et de déstabiliser davantage la région. Nous appelons tous les acteurs à s’engager dans un dialogue constructif pour parvenir à une résolution durable et pacifique de la crise.

PGA se tient aux côtés du peuple de la RDC avec une solidarité indéfectible et reste déterminée à soutenir tous les efforts visant à garantir la justice, la reddition des comptes et une paix durable dans la région.

Le secrétariat de PGA est prêt à vous soutenir dans ces actions ou d’autres. Pour une assistance technique ou pour plus d’informations sur la Campagne du Statut de Rome, veuillez contacter :

Mme Frederika Schweighoferova
Directrice,
Programme Droit international et droits humains
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Mme Olivia Houssais
Chargée de programme
Programme Droit international et droits humains
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Mme Fiona Servaes
Consultante en communication
Programme Droit international et droits humains
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Capture d'écran : UN Web TV

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United States Office of Humanities, Public domain, via Wikimedia Commons

Rep. Jim Leach was an outspoken, early champion for the establishment of the International Criminal Court. As early as 1989, more than a decade before the ICC itself was established.

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