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Les autorités du Burkina Faso doivent respecter les droits humains des citoyens et rétablir un gouvernement civil

Les autorités du Burkina Faso doivent respecter les droits humains des citoyens et rétablir un gouvernement civil

New York/ Ouagadougou: PGA appelle les autorités militaires du Burkina Faso à libérer l'ancien président Kaboré et à garantir, notamment pendant la suspension des institutions démocratiques, le respect des droits humains fondamentaux des citoyens et un retour rapide à un ordre constitutionnel dirigé par des civils.

Le 28 janvier 2022, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a suspendu le Burkina Faso, suite au coup d'État contre le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré. Cette prise de pouvoir a été réalisée par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) le 24 janvier, sous la direction du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaoga Damiba qui a prêté serment comme président le 16 février.

Lors du coup d'Etat, le Président Kaboré a été arrêté par la junte. Depuis le 25 janvier, il vivait dans la villa ministérielle où il recevait sans contraintes ses invités, y compris les membres de sa famille et son médecin personnel. Le 17 février, l’ancien président a été transféré sans préavis dans une nouvelle maison et ses conditions de détention ont été durcies.  Il est désormais interdit à Roch Kaboré, sauf autorisation exceptionnelle, de communiquer avec l'extérieur ; ses téléphones ont été saisis et les visites sont limitées à une heure par jour. Des forces spéciales supervisent sa détention. PGA appelle à sa libération sans conditions, dans les meilleurs délais.

Les préoccupations nationales croissantes concernant le durcissement des conditions de détention de l'ancien président du Burkina Faso sont partagées par la communauté internationale. Le 24 février, l'Assemblée parlementaire de la Francophonie a publié une déclaration appelant, entre autres choses, à la libération immédiate de M. Kaboré.

Le 5 février, la junte a annoncé qu'une commission technique de 15 membres serait chargée « d'élaborer un projet de charte et d'agenda, ainsi qu'une proposition de durée de la période de transition ».
Cette commission, au terme de ses travaux a proposé 30 mois pour la durée de la transition. La commission a également suggéré que le gouvernement soit composé d'un maximum de vingt membres, que le président désigne un Premier ministre civil et que les membres du gouvernement et parlement intérimaires ne puissent pas se présenter aux élections post-transition. 

Le 28 février se sont tenues les assises nationales qui ont amendé et adopté le projet de charte puis désigné Paul Henri Sandaogo Damiba comme Président du Burkina Faso. Cette charte prévoit 36 mois pour la durée de la transition, 25 ministres et 71 parlementaires. Le 2 mars, le lieutenant-colonel Damiba a prêté une seconde fois serment devant le conseil constitutionnel. Le 3 mars, un Premier Ministre civil, M. Albert Ouédraogo, a été nommé.

Une mission de la CEDEAO conduite par son président en exercice, le chef de l’Etat ghanéen Nana Akufo-Addo, et celui du Niger Mohamed Bazoum, a été annulée suite à l’adoption de la Charte de la transition ; leur voyage au Burkina Faso était prévu pour le 3 mars. Le communiqué officiel de la CEDEAO précise qu’une délégation ministérielle se rendra à Ouagadougou dans les prochains jours. La CEDEAO a réitéré sa préoccupation quant à la détention de l’ancien président Roch Kaboré et a appelé à sa libération immédiate.

PGA renouvelle sa solidarité avec le peuple burkinabè et rappelle son attachement au respect des droits humains ainsi qu’à l’État de droit. PGA exhorte les nouvelles autorités burkinabè à œuvrer en ce sens et invite la communauté internationale à une vigilance accrue sur l’évolution de la situation politique du Burkina Faso.

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