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Principaux développements judiciaires et autres développements relatifs à la CPI janvier - Juin 2024

1. Affaires

a. Ouganda – Affaire Ongwen [Ordonnance de réparations]

Dominic
            Ongwen
  • Le 28 février 2024, la Chambre de première instance IX a rendu son ordonnance de réparations aux victimes (disponible en anglais) dans l’Affaire Ongwen. La Chambre a fixé la responsabilité financière de M. Ongwen à 52429000 euros et a ordonné des réparations collectives communautaires axées sur la réhabilitation et des mesures symboliques/de satisfaction, comprenant des programmes de réhabilitation collective, ainsi qu’une indemnité symbolique de 750 euros pour toutes les victimes éligibles, ainsi que d’autres mesures symboliques communautaires.
  • La Chambre a estimé le nombre de victimes directes et indirectes potentiellement éligibles à environ 49772.
  • Le 15 Décembre 2022, M. Ongwen a été reconnu coupable de 61 crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis dans le nord de l’Ouganda entre le 1er juillet 2002 et le 31 décembre 2005, et l’avait condamné à 25 ans d’emprisonnement.
  • Plus d’informations sur cette Affaire sont disponibles ici.
 

b. Mali – Affaire Al Hassan [Condamnation]

International Criminal Court
  • Le 26 juin 2024, la Chambre de première instance X a déclaré, à la majorité, M. Al Hassan coupable d’une partie des charges portées à son encontre concernant des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre le 2 avril 2012 et le 29 janvier 2013, à Tombouctou, dans le nord du Mali alors sous le contrôle des groupes armés d’Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
  • La responsabilité de M. Al Hassan a été établie au-delà de tout doute raisonnable. Il a été déclaré coupable pour avoir lui-même commis directement les crimes, ou y avoir contribué avec d’autres, ou avoir apporté son aide et son concours à la commission des crimes commis par d’autres concernant le crime contre l’humanité de torture; et les crimes de guerre de torture et d’atteintes à la dignité de la personne. Il a aussi été reconnu coupable pour avoir contribué aux crimes perpétrés par d’autres membres d’Ansar Dine/AQMI concernant les crimes de guerre de mutilation, de traitements cruels et de prononcer des condamnations sans un jugement préalable rendu par un tribunal régulièrement constitué, assorti des garanties judiciaires généralement reconnues comme indispensables; et les crimes contre l’humanité de persécution et d’autres actes inhumains.
  • M. Al Hassan a été acquitté des charges relatives aux crimes de guerre de viol et d’esclavage sexuel; et des crimes contre l’humanité de viol, d’esclavage sexuel et d’autres actes inhumains prenant la forme de mariages forcés. M. Al Hassan a également été acquitté du crime de guerre d’attaque contre des biens protégés.
  • Le procès s’est ouvert les 14-15 juillet 2020. Le verdict peut faire l’objet d’un appel par le Procureur ou la Défense de M. Al Hassan dans un délai de 30 jours.
  • Plus d’informations sur cette Affaire sont disponibles ici.
 
2. Enquêtes

a. Situation au Venezuela I [Confirmation de la décision autorisant la reprise de l’enquête]

Venezuela
  • Le 1er mars 2024, la Chambre d’appel a rejeté (disponible en anglais), à l’unanimité, l’appel par le Venezuela et a confirmé la décision autorisant la reprise de l’enquête.
  • La Chambre d’appel a notamment conclu que, pour «défendre les intérêts juridiques protégés s’agissant des crimes contre l’humanité, un État qui n’a pas incorporé ces crimes dans sa législation, comme c’est le cas pour le Venezuela, n’est pas tenu d’enquêter sur les actes criminels allégués en retenant la qualification juridique de «crimes contre l’humanité», mais doit néanmoins enquêter sur les allégations factuelles sous-tendant les éléments contextuels de tels crimes». La Chambre d’appel a souligné que bien que le Statut de Rome n’impose pas expressément aux États parties l’obligation d’introduire dans leur droit national la notion de crimes contre l’humanité, «une telle démarche pourrait néanmoins les aider à remplir leur devoir» de soumettre à leur juridiction criminelle «les responsables de crimes internationaux.»
  • Plus d’informations sur cette Situation sont disponibles ici.
 

b. Situation en Ukraine [Émission de mandats d’arrêt]

Ukraine
  • Le 5 mars 2024, la Chambre préliminaire II de la CPI a délivré des mandats d’arrêt contre deux individus dans le contexte de la situation en Ukraine: M. Sergei Ivanovich Kobylash, lieutenant général des forces armées russes, qui à l’époque des faits était commandant de l’aviation à long rayon d’action des forces aérospatiales; et M. Viktor Nikolayevich Sokolov, amiral de la marine russe, qui à l’époque des faits était commandant de la flotte de la mer Noire.
  • Sur la base des preuves recueillies et analysées par le Bureau du Procureur, la Chambre préliminaire a confirmé qu’il existe des motifs raisonnables de croire que les deux suspects portent la responsabilité des frappes de missiles effectuées par les forces sous leur commandement contre l’infrastructure électrique ukrainienne du 10 octobre 2022 au moins et jusqu’au 9 mars 2023 au moins.
  • Le 24 juin 2024, la Chambre préliminaire a émis des mandats d’arrêt contre deux individus dans le contexte de la situation en Ukraine pour des crimes internationaux présumés commis entre le 10 octobre 2022 et le 9 mars 2023 au moins: M. Sergei Kuzhugetovich Shoigu, minister de la Défense de la Fédération de Russie au moment des faits allégués; et M. Valery Vasilyevich Gerasimov, Chef d’état-major des forces armées de la Fédération de Russie et Premier vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie au moment des faits allégués.
  • Tous deux seraient responsables du crime de guerre consistant à diriger des attaques contre des biens de caractère civil (article 8(2)(b)(ii) du Statut de Rome) et du crime de guerre consistant à causer des dommages accidentels excessifs à des civils ou à des biens de caractère civil (article 8(2)(b)(iv) du Statut de Rome), ainsi que du crime contre l’humanité d’actes inhumains en vertu de l'article 7(1)(k) du Statut de Rome.
  • Plus d’informations sur cette Situation sont disponibles ici.
 

c. Situation dans l’État de Palestine [Requête de mandats d’arrêt]

Palestine
  • Le 20 mai 2024, le Procureur de la CPI a annoncé qu’il déposait des requêtes auprès de la Chambre préliminaire I de la CPI aux fins de délivrance de mandats d’arrêt concernant la situation dans l’État de Palestine. Il a expliqué que son Bureau avait de bonnes raisons de penser que la responsabilité de Yahya Sinwar, chef du Mouvement de résistance islamique («Hamas») dans la bande de Gaza, Mohamed Diab Ibrahim Al-Masri, commandant en chef des brigades Al-Qassam, et Ismail Haniyeh, chef de la branche politique du Hamas, chef de la branche politique du Hamas, est engagée pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire d’Israël et dans l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) depuis le 7 octobre 2023 au moins.
  • Son Bureau a également de bonnes raisons de penser que Benjamin Netanyahu, Premier ministre d’Israël, et Yoav Gallant, ministre de la Défense d’Israël, est engagée pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis sur le territoire de l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) à compter du 8 octobre 2023 au moins.
  • Plus d’informations sur cette Situation sont disponibles ici.
 

d. Situation au Mali [Levée des scellés du mandat d’arrêt]

Mali
  • Le 21 juin 2024, la Chambre préliminaire I, à la demande du Procureur, a rendu public le mandat d’arrêt à l’encontre d’Iyad Ag Ghaly pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui auraient été commis au nord du Mali entre janvier 2012 et janvier 2013. Le mandat d’arrêt avait été initialement délivré sous scellés le 18 juillet 2017. M. Ghaly n’est pas détenu par la CPI.
  • Il existe des motifs raisonnables de croire que M. Ghaly serait le chef incontesté d’Ansar Dine, qui avait contrôle à l’époque des faits de Tombouctou, conjointement avec Al-Qaïda dans le Maghreb Islamique («AQMI»).
  • Plus d’informations sur cette Situation sont disponibles ici.
 
3. Autres développements
a. Activités du Bureau du Procureur

i. Lancement d’une consultation publique pour l’élaboration de nouveaux principes visant à faire progresser la compréhension du crime de persécution sexiste

Gender Persecution
  • Le 17 janvier 2024, le Procureur de la CPI a lancé une nouvelle initiative pour faire progresser le principe de responsabilité pour le crime contre l’humanité de la persécution fondée sur le genre. Cette initiative aboutira à un ensemble complet de principes sur la persécution sexiste afin de fournir des orientations pour améliorer sa prévention et garantir la protection et la participation des survivants.
  • Le Bureau du Procureur accueille et encourage les commentaires sur le fond de l’initiative dès le début du processus de rédaction et avant que la première version ne soit produite et diffusée pour d’autres contributions.
  • Plus d’informations sont disponibles ici.
 

ii. Lancement d’une consultation publique sur un nouveau projet de politique générale visant à établir les responsabilités pour les crimes environnementaux en vertu du Statut de Rome

Rome Statute
  • Le 16 février 2024, le Procureur de la CPI a annoncé le lancement d’un projet de politique générale visant à faire prévaloir le principe de responsabilité pour les crimes environnementaux relevant du Statut de Rome. Cela vise à faire en sorte que le Bureau adopte une approche systématique pour lutter contre les crimes impliquant, ou entraînant, des dommages environnementaux relevant de la compétence de la Cour.
  • Le Bureau du Procureur accueille et encourage les commentaires sur le développement de ce projet de politique générale, notamment sur les crimes spécifiques relevant de la compétence de la Cour à y intégrer, l’interprétation et l’attribution des formes de participation applicables à ces crimes, les meilleures pratiques en matière d’enquêtes et de poursuites à l’égard de crimes impliquant ou entraînant des dommages environnementaux et les stratégies de lutte contre les crimes environnementaux à adopter lors de la mise en œuvre du principe de complémentarité et d’activités relevant de la coopération internationale..
  • Plus d’informations sont disponibles ici.
 

iii. Lancement d’une consultation publique sur le document de politique générale relatif aux crimes d’esclavage

Slavery Crimes
 

iv. Visite du Procureur de la CPI au Venezuela et inauguration du bureau de pays

Venezuela
  • Le 24 avril 2024, le Procureur de la CPI a achevé sa visite au Venezuela et a inauguré le nouveau bureau de pays à Caracas, qui se concentrera sur les activités de complémentarité et l’engagement avec les autorités nationales.
  • Plus d’informations sont disponibles ici.
b. Activités de la Présidence
 

i.Adoption d’un accord de coopération avec l’Institut latino-américain des Nations Unies pour la prévention du délit et le traitement des délinquants (ILANUD)

ILANUD
  • Le 11 janvier 2024, le Président de la CPI de l’époque, le juge Piotr Hofmański, a signé un accord de coopération avec l’ILANUD, qui vise à renforcer la coopération et encourager l’échange de connaissances, d’expériences et d’expertise entre les deux institutions. Les institutions entendent également assurer la formation et l’assistance de leur personnel sur des sujets relevant de leurs mandats respectifs, notamment les preuves, les procédures judiciaires, la protection des victimes et des témoins et la gestion des prisons.
  • Plus d’informations sont disponibles ici.
 

ii. Élection des nouveaux membres de la Présidence de la CPI pour 2024-2027

ICC Presidency
 

iii. Déclaration de la Présidence de l’AEP en faveur de l’indépendance et de l’impartialité de la CPI

ICC Presidency
  • Le 17 mai 2024, la Présidence de l’Assemblée des États Parties au Statut de Rome a exprimé sa préoccupation quant aux récentes déclarations publiques relatives à une enquête en cours de la CPI sur la situation que connaît l’État de Palestine. La Présidence exprime ses regrets face à toute tentative visant à porter atteinte à l’indépendance, à l’intégrité et à l’impartialité de la Cour. En effet, de nombreuses déclarations sont susceptibles de constituer des menaces de représailles à l’encontre de la Cour et de ses fonctionnaires, au cas où la Cour exercerait ses fonctions judiciaires en vertu du Statut de Rome.
  • Plus d’informations sont disponibles ici.
c. Activités du Greffe
 

i.Contributions volontaires au Greffe

ICC Presidency
  • Le 1er Mai 2024, l’Irlande a signé deux mémorandums d’accord concernant des contributions volontaires pour soutenir le Fonds spécial pour la sécurité et le Fonds spécial pour les réinstallations.
  • Plus d’informations sur le Greffe sont disponibles ici.
 
d. Activités du Fonds au profit des victimes («le Fonds»)
 

i. Contributions volontaires au Fonds

Trust Fund for
  • Le 6 février 2024, le Fonds a reçu une contribution volontaire non affectée de 50000 CHF de la Suisse.
  • Le 25 mars 2024, le Fonds a reçu une contribution volontaire de 43000 EUR du Japon pour soutenir les survivant.e.s de violences sexuelles et sexistes.
  • Le 7 juin 2024, le Fonds a reçu une contribution volontaire de 20000 EUR de la Bulgarie pour soutenir les victimes en Géorgie.
  • À ce jour, le Fonds met en œuvre des programmes concernant les situations en Côte d’Ivoire, Géorgie, Kenya, Mali, OugandaRépublique centrafricaine et République démocratique du Congo,
  • Plus d’informations sur le Fonds au profit des victimes sont disponibles ici.
 

ii. Cérémonie symbolique en République démocratique du Congo pour marquer la fin de la mise en œuvre des réparations ordonnées par la CPI en faveur des victimes dans l’affaire Katanga

Trust Fund for
  • Le 24 avril 2023, une cérémonie a été organisée à Bunia, dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo par la CPI et le Fonds, avec le soutien du Gouvernement congolais, et en présence des ambassadeurs et représentants de la Belgique, de l’Allemagne, de l’Union européenne, du Sénégal et des Pays-Bas, pour marquer l’achèvement de la mise en œuvre des réparations dans l’affaire Katanga. Plus de 200 des 297 bénéficiaires étaient présents à la cérémonie.
  • Le programme de réparation mis en œuvre dans l’affaire Katanga a profité à des personnes qui ont perdu des membres de leur famille, subi un préjudice physique et psychologique, et perdu leur maison, leurs biens et leur bétail du fait de l’attaque lancée le 24 février 2003 contre le village de Bogoro dans la province de l’Ituri pour laquelle la CPI a reconnu la responsabilité de Germain Katanga en tant que complice.
  • Plus d’informations sur le Fonds au profit des victimes sont disponibles ici.
 

iii. Premier appel de fonds urgent de 5 millions d’euros pour lancer un programme de réparation pour les victimes de Dominic Ongwen.

Trust Fund for
  • Le 27 juin 2024, le Fonds a lancé un appel à des contributions volontaires immédiates en vue de l’octroi rapide de réparations aux victimes de violences sexuelles et sexistes, aux anciens enfants soldats et aux victimes d’attaques contre quatre camps de personnes déplacées dans le cadre de l’affaire Ongwen.
  • Plus d’informations sur le Fonds au profit des victimes sont disponibles ici.
e. Autres développements pertinents
 

iv. Prestation de serment des six nouveaux juges

International Criminal Court
  • Le 8 mars 2024, six nouveaux juges de la CPI ont prêté serment au cours d’une cérémonie tenue au siège de la Cour à La Haye. Les juges M. Keebong Paek (République de Corée), M. Erdenebalsuren Damdin (Mongolie), Mme Iulia Motoc (Roumanie), M. Haykel Ben Mahfoudh (Tunisie), M. Nicolas Guillou (France) et Mme Beti Hohler (Slovénie) ont été élus pour des mandats de neuf ans lors de la vingt-deuxième session de l’Assemblée des États Parties au Statut de Rome en décembre 2023.
  • Le 11 mars 2024, les six nouveaux juges débuteront leur mandat et seront ensuite appelés à exercer leurs fonctions à temps plein en fonction de la charge de travail de la Cour.
  • La Cour pénale internationale compte dix-huit juges qui sont des nationaux des États parties au Statut de Rome. Ils sont choisis parmi des personnes jouissant d’une haute considération morale, connues pour leur impartialité et leur intégrité et réunissant les conditions requises dans leurs États respectifs pour l’exercice des plus hautes fonctions judiciaires. L’élection des juges tient compte de la nécessité d’assurer la représentation des principaux systèmes juridiques du monde, une représentation équitable des hommes et des femmes et une répartition géographique équitable.
  • Plus d’informations sont disponibles ici.